La dermatite atopique est une affection cutanée inflammatoire chronique qui peut nuire à la qualité de vie et représenter un lourd fardeau pour les patients et leurs proches. Caractérisée par une peau sèche et rouge qui démange et peut craquer, suinter et saigner, la dermatite atopique peut toucher des personnes de tous âges.1,2
La dermatite atopique peut survenir n’importe où sur la peau, mais on la retrouve souvent aux plis des bras et à l’arrière des genoux.3 Comme la dermatite atopique est une maladie chronique, elle nécessite parfois une prise en charge quotidienne.1 La dermatite atopique peut également être caractérisée en fonction de sa gravité, qui peut aller de légère à sévère.
La gravité de la dermatite atopique est souvent évaluée et cernée à partir des symptômes physiques du patient et de la surface corporelle touchée1 :
La dermatite atopique légère se manifeste par des régions de peau sèche et des démangeaisons peu fréquentes, avec ou sans petites rougeurs.2
La dermatite atopique modérée se manifeste par des régions de peau sèche, des démangeaisons fréquentes et des rougeurs, avec ou sans fendillements ou durcissements localisés de la peau.2
La dermatite atopique sévère se manifeste par des régions étendues de peau sèche, des démangeaisons incessantes et des rougeurs avec ou sans fendillements de la peau, durcissements étendus de la peau, saignements, suintements, gerçures et altération de la pigmentation.2
Les patients atteints de dermatite atopique connaissent des aggravations aiguës de la maladie, qu’on appelle « poussées ». En cas de poussée, le patient présente des rougeurs sur la peau et des lésions qui peuvent se transformer en cloques, suinter et former des croûtes.4 Ces poussées peuvent être extrêmement douloureuses, et provoquent des démangeaisons et de l’inconfort. Elles peuvent entraîner une détresse psychologique et nuire à la qualité de vie globale des patients.5
Les répercussions des poussées sur les patients varient en fonction de la gravité de la dermatite atopique. Par exemple, pour un patient atteint d’une dermatite atopique légère ou modérée, les poussées sont généralement la conséquence de l’aggravation de la maladie consécutive à des périodes durant lesquelles la peau est saine. En revanche, les patients atteints de dermatite atopique modérée ou sévère vivent souvent les poussées comme l’aggravation d’une maladie sous-jacente constamment active.2
Dans le cas des personnes souffrant de dermatite atopique modérée ou sévère, les symptômes physiques ont des répercussions importantes sur plusieurs aspects de la qualité de vie, lesquelles peuvent être constantes. La majorité de ces répercussions peuvent être directement associées au symptôme le plus courant de la dermatite atopique : les démangeaisons. Un sondage a révélé que les démangeaisons liées à la dermatite atopique sont souvent incessantes et pénibles, entraînant grattage, douleurs et lésions cutanées.
Bien que la cause exacte de la dermatite atopique soit inconnue, il est admis que des facteurs génétiques, immunologiques et environnementaux peuvent y contribuer.3 Les facteurs environnementaux qui contribuent aux poussées comprennent3 :
Certains savons
Tissus de vêtements
Déodorants
Fibres de tapis
Poussière
Transpiration excessive
Faible taux d’humidité
Certains aliments
La dermatite atopique est loin de se résumer à une peau sèche qui démange. Elle peut avoir d’importantes conséquences sur la santé mentale des personnes touchées.4 Un sondage a révélé que la dermatite atopique peut être source de dépression et d’anxiété.4 Les symptômes de la dermatite atopique peuvent occasionner un manque de sommeil, ce qui peut avoir des répercussions sur les aidants, et une diminution considérable de la qualité de vie.4
Comme la dermatite atopique est un trouble cutané chronique, elle peut persister longtemps à l’âge adulte. Il arrive qu’elle se résorbe au fil du temps, mais la peau demeure parfois sèche, irritable et sensible. Bien que de nombreuses personnes atteintes de dermatite atopique connaîtront des périodes de soulagement et de rémission de leurs symptômes, certaines ne seront jamais tout à fait délivrées de leurs symptômes.
Grâce au soutien des dermatologues, des médecins et des aidants, et en amenant le public à mieux comprendre la maladie et ses effets, les personnes atteintes de dermatite atopique peuvent arriver à mener une vie saine et normale.
Société canadienne de l’eczéma : Guide pratique sur la prise en charge de la dermatite atopique 2020. Disponible au https://eczemahelp.ca/wp-content/uploads/2020/12/SCE_Guide-pratique-sur-la-prise-en-charge-de-la-dermatite-atopique_HCP-Published-Guideline_2020.pdf.
Société canadienne de l’eczéma : Le parcours du patient atteint de dermatite atopique – Rapports de la SCE. Disponible au https://eczemahelp.ca/wp-content/uploads/2020/09/SCE-Le-Parcours-du-Patient-Atteint-de-Dermatite-Atopique-2020.pdf.
Société canadienne de l’eczéma : Guide « Maîtriser l’eczéma ». Disponible au https://eczemahelp.ca/wp-content/uploads/2020/12/SCE_Guide-Maitriser-leczema_2020.pdf.
Société canadienne de l’eczéma : Rapports de la SCE : RAPPORT SUR LA QUALITÉ DE VIE ASSOCIÉE À LA DERMATITE ATOPIQUE. Disponible au https://eczemahelp.ca/wp-content/uploads/2019/02/SCE_Rapport-Qualit%C3%A9-de-Vie_Nov-2017.pdf.
Drucker AM et al. J Invest Dermatol. 2017 Jan;137(1):26-30.
Margolis JS et al. JAMA Dermatol. 2014 Jun;150(6):593-600.
Société canadienne de l’eczéma : Les démangeaisons dans la dermatite atopique – rapport sur le sondage 2021. Disponible au https://eczemahelp.ca/wp-content/uploads/2021/04/SCE-Les-Demaingeaisons-dans-la-Dermatite-Atopique-Rapport-sur-le-Sondage-2021-FIN.pdf.
Zuberbier T, Orlow SJ, Paller AS, et al. Patient perspectives on the management of atopic dermatitis. J Allergy Clin Immunol. 2006;118(1):226-232.
Ramirez FD, Chen S, Langan SM, et al. Association of atopic dermatitis with sleep quality in children. JAMA Pediatr. 2019;173(5):e190025.
Li JC, Fishbein A, Singam V, et al. Sleep disturbance and sleep-related impairment in adults with atopic dermatitis: a cross-sectional study. Dermatitis. 2018;29(5):270-277.
Gregory AM et Sadeh A. Sleep Med Rev. 2012 Apr;16(2):129-36. 7.
Meltzer LJ et Mindell JA. Psychiatr Clin North Am. 2006 Dec;29(4):1059-76.